L’importance d’une relation positive entre l’entraîneur et le mouton pour réaliser un protocole d’entraînement individuel

Résumé

En tant qu’espèce grégaire, le mouton supporte très difficilement d’être isolé de ses congénères et peut exprimer des signes de détresse en présence d’êtres humains, deux phénomènes à considérer dans les protocoles expérimentaux. Dans le cadre d’un projet de recherche visant à étudier le fonctionnement cérébral par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), nous avons développé un protocole d’entraînement avec un groupe de moutons dans le but d’acquérir des images sans anesthésie et sans contention physique. Pour cela, il a été nécessaire de travailler quotidiennement avec les animaux et d’établir une relation positive avec eux. Progressivement, les animaux ont exprimé un attrait vis-à-vis des entraîneurs conduisant à une relation de confiance leur permettant de réussir chacune des étapes de l’entraînement nécessaires à l’acquisition des IRMf sans anesthésie. À l’issue de cet entraînement, chaque animal a participé aux sessions d’acquisition de manière volontaire, sans contention, en coopération avec les entraîneurs. Cet exploit nous permet pour la première fois d’étudier le fonctionnement cérébral d’ovin non anesthésié de manière fiable, éthique et raffinée, et par conséquent répondant aux attentes des 3 R. Plus généralement, il nous semble essentiel de témoigner de l’importance d’une relation positive dans notre contexte expérimental. Nous encourageons la communauté scientifique à créer une relation positive avec les animaux lorsque le contexte expérimental le permet.